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Un certain cinéma
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7 mars 2014

Laura, d'Otto Preminger (1944): perle du film noir

L'un des plus beaux joyaux du film noir. Laura réunit cette exceptionnelle qualité d'être devenu une référence dans son domaine pour la cinéphilie. Un tournage anecdotique mais sous la houlette d'un metteur en scène chevronné (Otto Preminger), un casting tout en nuances (Gene Tierney, Dana Andrews, Clifton Webb, Vincent Price et Judith Anderson), une intrigue qu'on ne se lasse pas de redécouvrir, des dialogues sarcastiques mais non denués d'humour (noir!) et de sentiment, Laura a traversé les époques, les ciné-clubs, le Cinéma de minuit et les modes pour demeurer un des plus beaux exemples qui puissent exister d'osmose parfaite entre toutes les pièces d'une même oeuvre.

l'inspecteur MacPherson face au fameux portrait

"Jamais je n'oublierai le week-end où Laura est morte": ce sont par ces mots que débute le film. Narrée par Waldo Lydecker, un chroniqueur new-yorkais renommé, dandy mûr et d'une hauteur peu commune, l'intrigue évoque une jeune femme, Laura, publicitaire en vogue que Lydecker, par amusement puis par fierté, a poussée vers les sommets. Emancipée, indépendante, Laura Hunt vole très vite de ses propres ailes, sous le regard sévère et complice de son mentor. Fréquentant la bonne société, elle rencontre des soupirants et - c'est fatal - en regarde certains avec tendresse. Lydecker en éprouve une certaine irritation, jusqu'au départ impromptu de Laura pour un week-end... au retour duquel elle est trouvée morte chez elle, d'un coup de fusil. Un inspecteur, Mark MacPherson (Dana Andrews), aussi taiseux que Lydecker est volubile, aussi négligé dans sa mise que le chroniqueur est soigné, enquête.

le protecteur, Lydecker, et sa créature, Laura

Laura offre à Gene Tierney son rôle le plus mémorable. Vincent Price, parfait en grand petit garçon cherchant une femme pour l'entretenir, Judith Anderson, tante de Laura essayant subtilement d'avoir un compagnon sans douter de la nécessité de le payer pour cela, Clifton Webb, une merveille de composition de chroniqueur dédaigneux s'exprimant avec soin et ne doutant pas de sa propre supériorité, Dana Andrews, complet froissé, inspecteur taciturne au langage presque rudimentaire, mais tombant, à son grand étonnement, sous le charme de la morte, et Gene Tierney, jouant sur la fascination à la fois émouvante et distante de son personnage, cette énigmatique Laura Hunt qu'on croit morte... et qui revient. 

Un film d'une rare harmonie, qu'on ne se lasse jamais de redécouvrir.

affiche Laura

LAURA

20th Century Fox, 1944

Réalisation: Otto Preminger, d'après la nouvelle de Vera Caspary (éditée en français en 2012, au sein du recueil Étranges vérités, éditions Omnibus)

Photographie : Joseph LaShelle

Avec: Gene Tierney (Laura Hunt), Dana Andrews (Mark MacPherson), Clifton Webb (Waldo Lydecker), Vincent Price (Shelby Carpenter), Judith Anderson (Ann Treadwell)

Films avec Judith: Rébecca, les Dix commandements

Films avec Vincent: les Dix commandements

Au sujet de Gene: Gene chez Agatha Christie

Premier visionnage: Arte

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