le Coup de foudre, de Clarence Bagder (1927): à la gloire de Clara Bow

13 janvier 2018

le Coup de foudre, de Clarence Bagder (1927): à la gloire de Clara Bow

Les films muets de Clara Bow sont aussi difficiles à trouver que ceux, de la même époque, de Gary Cooper ou de Norma Shearer. Après avoir attendu en vain une rétrospective à la Cinémathèque ou au Cinéma de minuit, je me suis résignée à faire un tour sur Youtube... où tous les films de miss Clara sont accessibles. Surmontant mon embarras à visionner un film via ce medium, j'ai choisi de regarder le plus célèbre de la star, le Coup de foudre, mieux connu sous son titre original, It. Et ce fut un ravissement.

Le film part d'un concept, le "it", développé par Elinor Glyn, romancière élégante et débraillée: le "it" ne s'explique pas, on l'a ou on ne l'a pas. C'est quelque chose qu'on devine au premier coup d'oeil, qui attire dans les filets de celui ou celle qui le possède tout le sexe opposé. Monty (William Austin), ami du nouveau directeur d'un grand magasin new-yorkais, se met en tête de chercher qui, parmi les vendeuses, possède ce "it". Il en repère très vite une, aux cheveux frisés, aux yeux pétillants et aux formes rebondies, Betty Lou (Clara Bow). Convaincue que Betty a ce "it" mystérieux, Monty met tout en oeuvre pour la séduire; or Betty Lou, elle aussi lectrice d'Elinor Glyn, jette son dévolu sur Cyrus Waltham (Antonio Moreno), le... directeur.

Film-symbole de Clara Bow, et qui lui valut son surnom le plus durable (la "It Girl"), le Coup de foudre est une comédie étourdissante sur la séduction féminine. Et sur la stupéfaction masculine de se voir objet de désir et de conquête... Betty Lou ne séduit pas son patron parce qu'il est son patron, mais parce qu'elle le veut, lui. Comment résister aux fossettes de Betty Lou, à sa liberté d'allure, son swig naturel, son charme fou? Clara Bow, avec ce film, impose définitivement à Hollywood, occupée alors par des maîtresses femmes aux figures de glace et aux manières inaccessibles, son érotisme bon enfant, typiquement américain et sa gouaille faubourienne. Rien ne résiste à Betty Lou.