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Un certain cinéma
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14 mars 2015

Thelma et Louise, de Ridley Scott (1991): mon road-movie

Aujourd'hui, le film qui a bouleversé ma vie d'adolescente est au programme. Thelma & Louise m'a fait l'effet d'un choc sismique: enfin un film avec de vraies Calamity Jane, un film où les femmes sont les vraies héroïnes (avec la fameuse Ford Thunderbird). Après avoir regardé Thelma & Louise, je n'avais qu'une seule envie, partir aux US faire un road-trip sur la route 66, avec ma meilleure amie, cheveux au vent. Je garde toujours ce projet en moi et je roulerai avec la bande originale du film signée Hans Zimmer, qui est indissociable des paysages désertiques du Far West.

deux rouquines avant la bagarre

Louise est une serveuse de coffee shop, célibataire et maniaque. Thelma, une femme au foyer qui s'ennuie avec son beauf de mari, et un peu cinglée aux entournures. Louise arrache Thelma à sa cuisine le temps d'un week-end; sur le chemin de leur lieu de villégiature, elles s'arrêtent dîner dans un dancing. Thelma se déchaîne, tombe sur un dragueur de pacotille qui l'entraîne à danser et à boire, puis manque de se faire violenter sur le parking. Louise arrive à temps pour la sauver; au moment où les deux femmes s'éloignent, Louise tremblante de colère et Thelma tuméfiée, le dragueur lance des mots obscènes à Thelma. Louise réplique immédiatement en lui tirant dessus... et elle vise juste. Thelma propose d'aller tout expliquer à la police, Louise refuse obstinément. Elle décide de fuir sans tarder au Mexique, et propose à Thelma de la suivre. Dès lors s'engage une fuite éperdue dans l'Ouest américain à bord d'une Thunderbird éclatante.

La troisième femme, c'est la voiture canon de Louise

Thelma & Louise met en scène des situations dont les hommes sont généralement les protagonistes. Son originalité est donc de mettre en scène des femmes dans ces situations, et de les filmer comme des hommes. Le film a d'ailleurs été réalisé par Ridley Scott, spécialiste des films d'actions et de monstres bizarres; mais le scenario a été écrit par une femme, Callie Khoury. Au-delà du voyage initiatique que représente la fuite des deux héroïnes à travers les paysages somptueux et désertiques de leur pays se posent aussi des questions sans réponses: que faire face à une situation inextricable? Pourquoi fuir plutôt que d'affronter ses actes? face à ces interrogations, les points de vue de trois personnages masculins: l'enquêteur (Harvey Keitel), Jimmy (Michael Madsen), le petit-ami de Louise qui lui donnera l'argent pour filer au Mexique, et Darryl (Christopher MacDonald), le mari beauf de Thelma. Personne n'a tort, et personne n'a raison. L'enquêteur voit défiler la vie de Louise, mais sera impuissant à la sauver d'elle-même. 

Deux rouquines dans la bagarre

On a parfois lu que Thelma & Louise était un film anti-homme; c'est faux. Trois spécimens digne de l'espèce masculine y sont représentés: outre l'enquêteur et Jimmy (le plus beau mec du film), on peut y ajouter l'indien (à qui Thelma donne ses bijoux en toc en échange d'un plein) et le rasta à bicyclette, qui fume tranquillement son joint sur une route déserte, et envoie sa fumée dans le coffre de la voiture de police où Thelma a enfermé le flic qui leur cherchait des noises, à elle et à sa copine (scène désopilante). Quand aux autres, le violeur, Darryl, le cammionneur obsène, ils représentent simplement l'homme dans sa vulgarité la plus totale, et il existe aussi (prenez le métro à Paris, vous verrez des prototypes assez fidèles à cette image). Thelma et Louise ne sortiront pas vivantes de leur cavale (le final du film serre le coeur): mais elles ont montré que les femmes ont le droit d'avoir du répondant et de battre les hommes à leur propre jeu. Thelma & Louise, le film de la survie.

affiche Thelma et Louise

THELMA & LOUISE

MGM/Pathé, 1991

Réalisation: Ridley Scott

Photographie: Adrian Biddle

Distribution: Susan Sarandon (Louise Sawyer), Geena Davis (Thelma Dickinson), Harvey Keitel (l'enquêteur), Michael Madsen (Jimmy), Christopher MacDonald (Darryl Dickinson)

Premier visionnage: France 2

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Commentaires
G
Que de souvenirs... Quand j'ai vu ce film, j'étais aussi à fond sur les western et j'étais fascinée par Calamity Jane. Ce film m'a aussi pas mal bouleversée et elles seraient devenues mes modèles si je n'avais pas vu Alien à peu près au même moment et que Sigourney Weaver n'avait pas pris la part du gâteau. Ce qui me rappelle que dans le genre super héroïne féminine, Ridley Scott s'est plutôt bien débrouillé...
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R
Ton article me donne encore plus envie de voir le film :). Bravo!
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A
Très chouette article qui me donne très envie de revoir ce film dont le registre tranche avec les précédents de Ridley Scott.( Je l'ai vu il y a trèèèèès longtemps et en VF. Oui je sais mais bon avant fallait se démener pour voir les films en V.O et ça me fait 2 bonnes raisons du coup). <br /> <br /> J'ai bien peur cependant qu'il me donne également l'envie de faire mon sac à dos et de partir en road trip. <br /> <br /> Pas grave je ferai une petit détour après mon séjour à NY! ^^
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