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Un certain cinéma
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3 novembre 2014

L'Arnacoeur, de Pascal Chaumeil (2010): Lubitsch n'est pas si loin...

Toujours dans ma mouvance "je ne vais pas voir au cinéma des films dits populaires, car je serai déçue", je ne suis pas allée voir l'Arnacoeur lors de sa sortie en salles - ç'eut été pourtant simple, j'habitais alors près de l'UGC Bercy. De plus, Romain Duris commençait à me fatiguer, et je n'avais trouvé Vanessa Paradis bonne actrice que dans Noce blanche. En résumé, la même réflexion qui m'a fait éviter d'aller voir Populaire.

Le pitch me paraissait un brin malsain, au départ: un gars (Duris) payé par un père, un frère, une soeur afin de briser le couple d'une fille ou d'une soeur, ça pouvait vite tourner au grotesque. En fait, nullement: le sujet est traité de manière suffisamment fine pour qu'on en rit, et que l'on oublie que, sur le papier, c'est ce qui s'appelle rendre service aux autres contre leur gré (ou malgré eux). S'il reste chez Romain Duris une légère couche de cabotinage, par toujours imputable à son personnage, il reste dans son élément en incarnant Alex Lippi, ce beau gosse qui a fait des ruptures propres et nettes sur commande son métier, dans lequel il excelle. Ses assistants, dans la plus pure mouvance des personnages secondaires comiques et caustiques, sont parfaits: Julie Ferrier (admirée dans la Vie domestique) et François Damiens, respectivement soeur et beau-frère d'Alex, sont une illustration parfaite de ces vrais seconds rôles. Ils soutiennet le héros, mais ne se gênent pas pour lui dire son fait (pas d'admiration, de la réaction!). Enfin, Vanessa Paradis m'a surprise: dans le rôle de Juliette Van Der Beck, la cible, elle change d'intonation de voix et de gestuelle, et cela lui va bien. Je n'ai pas vu l'actrice-chanteuse (ou la chanteuse-actrice), mais vraiment un personnage joliement incarné. Ce qui n'est pas le moindre des charmes de l'Arnacoeur.

Malaise dans l'ascenseur

Malgré quelques réserves sur le matériel haute technologie de la bande d'Alex, moyennement crédible, et sur le personnage de Sophie (Helena Noguerra, toujours au top), qui aurait pu être plus subtil dans son stéréotype de femme légère, l'Arnacoeur m'a fait passer un très agréable moment. Avec une action assez serrée dans le temps et aucune scène inutilement longue, ce film est une bonne comédie, et qui ménage assez son suspens: je me suis demandée jusqu'au dernier moment si le mariage aurait lieu ou pas! En parlant du mariage, la scène où Juliette remonte l'autel au bras de son père est une réplique parfaite de celle de New York-Miami, où Claudette Colbert, aidée par un père compréhensif, se sauve finalement en avion pour rejoindre Clark Gable.

affiche Arnacoeur

L'ARNACOEUR

Quad Film, 2010

Réalisation: Pascal Chaumeil 

Photographie: Thierry Arbogast

Distribution: Romain Duris (Alex Lippi), Vanessa Paradis (Juliette Van Der Beck), Julie Ferrier (Mélanie Lippi), François Damiens (Marc), Helena Noguerra (Sophie), Andrew Lincoln (Jonathan)

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Commentaires
R
C'est une bonne comédie romantique, pas la meilleure mais une bonne.
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