Hedy Lamarr, femme fatale et chercheuse (d'or)
Pour faire plaisir à Miss RP 1989 et Miss Girlie Cinéphilie, et à toutes celles qui aiment les stars d'Hollywood... un aparté au sujet d'Hedy Lamarr.
George Sanders, dans ses Mémoires d'une fripouille (PUF, 2004), décrit ainsi cette actrice autrichienne naturalisée américaine: "Lorsque j'ai connu Hedy Lamarr, elle était d'une beauté si époustouflante que les gens s'arrêtaient de parler lorsqu'elle entrait dans une pièce."
Connue pour son visage d'une absolue perfection, ses six maris, son sens aigu de la publicité et une fin peu glorieuse (elle fut prise en flagrant délit de vol à l'étalage), Hedy Lamarr avait également une tête bien pleine. Issue d'une opulente famille de banquiers, elle préfère prendre des cours de théâtre pour échapper à ce milieu. Le premier nu intégral à l'écran, c'est elle, dans le poétique Extase (Machaty, 1933), qu'elle tourne sous son véritable nom, Hedy Kiesler. Son premier mari, l'un des quatre premiers marchands d'armes au monde, s'avise d'en racheter toutes les copies; Hedy préfère s'enfuir, d'autant que la menace nazi s'abat sur l'Autriche, son pays natal. Elle atterrit au Royaume-Uni, auditionne pour le boss de la MGM Louis B. Mayer, qui l'engage immédiatement. Il lui donne son nom définitif: Lamarr, en hommage à l'illustre vedette du muet Barbara La Marr.
Hedy Lamarr tient quantité d'emplois exotiques, bien servie par son extraordinaire beauté et une bonne photogénie; son plus grand succès est l'apogée de son emploi de femme fatale: Samson et Dalila (deMille, 1949), où elle trahit tout en grâce et en fiel Victor Mature. Retirée des écrans dans les années 50, on apprend trois ans avant sa mort, en 2000, qu’elle avait conçu en 1940 un système antibrouillage radio utilisé avec profit par les Alliés. Ce système de codage, appelé étalement de spectre, réapparaît dans le domaine militaire dans les années 1960 et plus récemment, dans les liaisons sans fil Wi-Fi.
Vous l'aurez compris, si on peut utiliser la Wi-Fi aujourd'hui, c'est en partie grâce à Hedy!