10 janvier 2018

le Dernier tournant, de Pierre Chenal (1939): James M. Cain dans les Alpilles

Première adaptation du Facteur sonne toujours deux fois, fameux roman policier de James M. Cain, le Dernier tournant est sa version la plus méconnue. Elle n'en n'est pas moins d'une extraordinaire modernité. Le scénario est fidèle au livre, fidèle comme le fut celui de Tay Garnett, qui en signa la plus célèbre adaptation: un vagabond, Franck (Fernand Gravey), arrive, au hasard des routes, dans une station service perdue des Alpilles. Il s'éprend immédiatement de la femme du patron, Cora (Corinne Luchaire). Une... [Lire la suite]

04 janvier 2016

Au bonheur des dames, d'André Cayatte (1943): tout par elle et pour elle

Selon une notice, le film Au bonheur des dames d'André Cayatte serait introuvable sur support cassette ou disque. Avis à celui qui a écrit la notice: le Ciné-club de France 2, qui a définitivement ressucité, l'a programmé cette année. Comme quoi, plutôt que d'acheter, regardez le grand ou le petit écran! c'est moins cher, la qualité de l'image est meilleure, enfin, dans le cas du film qui nous occupe, vous avez droit au commentaire très pertinent de Thierry Chèze, une petite mine d'information. Denise Baudu (Blanchette Brunoy) arrive... [Lire la suite]
24 novembre 2015

Le Bonheur, de Marcel L'Herbier (1934): la star et l'anarchiste

Le Bonheur, de Marcel L'Herbier, est à ne pas confondre avec les films du même nom d'Agnès Varda (1965), de Fabrice Grange (2013) ou d'Alexandre Medvekine (1932). Celui de L'Herbier est inspiré de la pièce d'Henri Bernstein; le film connut un succès considérable lors de sa sortie en salles. D'un côté, Clara Stuart (Gaby Morlay, impériale), star de la scène, du music-hall, de cinéma; de l'autre, Philippe Lutchner (Charles Boyer, impressionnant), caricaturiste anarchiste et fantasque. La première donne un récital où se rend le second... [Lire la suite]
29 octobre 2014

Drôle de drame, de Marcel Carné (1937): "à force d'écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver".

Drôle de drame est le film de Marcel Carné qui m'a fait le plus rire, plus qu'Hôtel du Nord; cette adaptation d'une pièce de théâtre burlesque de Joseph Storer Clouston est un festival de drôlerie, d'absurde et de saillies spirituelles. Servi par des acteurs venant tous de la scène (Simon, Rosay, Barrault, Jouvet, Aumont), Drôle de drame est le film de Carné le mieux maîtrisé en terme de tempo comique et de dialogues étourdissants. Le point de départ de l’intrigue est un quiproquo presque tragique: une femme refusant... [Lire la suite]