Cliché du jour: Alma Rubens
Belle mais profondément troublée, finalement star tragique d'Hollywood années 20, Alma Rubens connait un succès précoce face à Douglas Fairbanks dans pas moins de quatre films de l'idole, dont le charmant et prophétique The Mystery of the Leaping Fish (1916). Cette comédie se moquait de la toxicomanie et de la dépendance à l'héroïne, dépendance que la belle Alma aura l'occasion de connaître dans la vie réelle. Elle est encore belle et royale pendant les années 20 quand elle signe un contrat avec le magnat William Randolph Hearst. Bien que Hearst passait la majeure partie de son temps à surveiller les films de sa maîtresse Marion Davies, Alma eut l'occasion de recevoir quelques beaux rôles refusés par Marion (et Hearst), notamment celui de Renée de Cocheforêt dans Under the Red Robe (1923, la robe est celle... du cardinal de Richelieu. Une sorte de Trois mousquetaires).
Cependant, sa dépendance à l'héroïne eut - on s'en doute - un effet dévastateur sur sa santé et sa beauté; au milieu de la décennie, complétement dépendante, l'actrice passe une quantité croissante de temps dans diverses institutions psychiatriques censées la guérir. En 1929, le rôle de la mulâtresse Julie dans la première version de Show Boat (1929) lui est étonnamment atttribué: il fut son dernier tour de piste. Affaibli par sa dépendance, Alma Rubens succombe à une pneumonie à l'âge de 33 ans en 1931. Mariée trois fois (avec notamment deux acteurs, Frankyln Farnum et Ricardo Cortez, son veuf), la belle Alma a tourné pas moins de cinquante-neuf films en quinze ans! Ouvrez l'oeil si vous la rencontrez: elle fut créditée sous beaucoup de pseudonymes. Alma Ruben, Alma Rueben, Alma Reuben... et dans la vraie vie, elle s'appelait Alma Reubens.