02 mai 2019

la Scandaleuse de Berlin, de Billy Wilder (1948) : marivaudage dans le Berlin du marché noir

Peut-on faire un film léger dans un décor authentique de ville détruite, tourner une histoire d'amour au lendemain d'un conflit dramatique sur les lieux même où il se déroula? Grâce au génie de Billy Wilder, la réponse est oui! Allemagne, 1948. Dans les ruines toujours fumantes de Berlin, une délégation de députés américains se rend dans la zone américaine afin d'enquêter sur le bon moral des troupes qui occupent la ville. Parmi les délégués, Phoebe Probst (Jean Arthur), intraitable sur le règlement et le respect des lois.... [Lire la suite]

01 mai 2019

Gilda, de Charles Vidor (1946) : les plus fameux gants noirs du cinéma

Film-symbole de Rita Hayworth, qui y livre un strip-tease mémorable, Gilda est également un film noir de haute qualité. Et, quand on creuse un peu le sujet, on y décèle ça et là des ambiguïtés bien peu propres à la morale hollywoodienne. En Argentine, pendant la Seconde Guerre mondiale. Johnny Farrell (Glenn Ford), joueur professionnel sans le sou, est sauvé d'une rixe par Ballin Mudson (George Macready). Propriétaire d'un casino, Ballin fait de Johnny son homme de confiance et son associé. Lors d'un retour de voyage, il lui... [Lire la suite]
20 avril 2017

Falbalas, de Jacques Becker (1945): un couturier meurt d'amour

Film très rarement diffusé, j'ai eu la chance de voir Falbalas un soir un 23h sur Arte, lors d'un cycle Jacques Becker (concommittant avec celui que lui consacre la Cinémathèque). Falbalas, comme son nom l'indique, a pour cadre une maison de couture parisienne et suit les tribulations d'un couturier pour dames, Philippe Clarence. Malgré son sujet, le film est tout sauf frivole. Jugez plutôt. Philippe Clarence (Raymond Rouleau), grand couturier parisien, tombe amoureux de Micheline Lafaurie (Micheline Presle), fiancée de son... [Lire la suite]
30 janvier 2017

l'Héritière, de William Wyler (1949): Olivia de Havilland resplendit chez Henry James

L'Héritière est un film figurant dans toutes les annales cinématographiques: c'est grâce à son rôle de Catherine Sloper qu'Olivia de Havilland reçut son second Academy Award, en 1949. Pourtant, à l'instar de nombre de films de William Wyler (à l'exception notable de Ben-Hur), il est rarement visible. Pourquoi? mystère. L'histoire est tirée d'une pièce de théâtre, elle-même inspirée du roman Washington Square d'Henry James. Une demoiselle d'un certain âge vit dans une grande maison avec son père (Ralph Richardson), veuf et... [Lire la suite]
02 mai 2016

Arsenic et vieilles dentelles, de Frank Capra (1944): méfiez-vous des vieilles dames qui vous veulent du bien

Arsenic et vieilles dentelles fait parti de ces comédies noires qui ne s'usent pas, malgré le temps. Une fois dépassé l'effet de surprise, les nombreuses rediffusions n'altèrent pas les moments de franche hilarité, entre le frère refait de la tête au pied, les vieilles tantes sautillantes comme des jeunes filles, l'autre frère se prenant pour Théodore Roosevelt, et un Cary Grant dépassé par les événements.  L'histoire est connu: Mortimer Brewster, auteur de la Bible du célibataire, se marie en catimini à Manhattan avec la... [Lire la suite]
04 janvier 2016

Au bonheur des dames, d'André Cayatte (1943): tout par elle et pour elle

Selon une notice, le film Au bonheur des dames d'André Cayatte serait introuvable sur support cassette ou disque. Avis à celui qui a écrit la notice: le Ciné-club de France 2, qui a définitivement ressucité, l'a programmé cette année. Comme quoi, plutôt que d'acheter, regardez le grand ou le petit écran! c'est moins cher, la qualité de l'image est meilleure, enfin, dans le cas du film qui nous occupe, vous avez droit au commentaire très pertinent de Thierry Chèze, une petite mine d'information. Denise Baudu (Blanchette Brunoy) arrive... [Lire la suite]

04 décembre 2015

Samson et Dalila, de Cecil B. DeMille (1949): la trahison féminine vue par un fils de pasteur

La devise de Cecil B. DeMille était "Dieu et Sexe". Si le premier mot n'est pas franchement présent lors de la première partie - muette - de sa carrière, où le cinéaste faisait dans la comédie débraillée et sophistiquée, l'alchimie des deux prit tout son sens lorsque DeMille s'empara des sujets antiques. Après une première version muette des Dix commandements, le cinéaste s'attaque franchement au péplum avec le Signe de la croix, en 1932, qui est comme une révélation: dans l'Antiquité, les populations étaient toutes décadentes... [Lire la suite]
24 septembre 2015

Le Récupérateur de cadavres, de Robert Wise (1945): Boris Karloff et Bela Lugosi s'associent dans le crime

Aujourd'hui, évoquons un film fantastique découvert dans le coffret RKO mis en vente en 2013: le Récupérateur de cadavres. Avec un titre pareil, ça sent les soirées frissons. À la réalisation, on trouve Robert Wise - oui, oui, le futur réalisateur de West Side Story, de Nous avons gagné ce soir, et de... la Mélodie du bonheur. À la distribution, on trouve deux jeunes premiers: Boris Karloff, réchappé de la créature de Frankenstein, et Béla Lugosi, en vacances de films de vampires. Néanmoins, les deux plus grandes stars du cinéma... [Lire la suite]
28 juillet 2015

Franc-jeu, de Jack Conway (1941): attention, seul et unique western du King

Un des quatre films compris dans le coffret Clark Gable (avec San Francisco, la Belle de Saïgon et Fascination), Franc-jeu est un western pour le moins déroutant. Je ne m'attendais pas à voir Clarki user de la gâchette comme, disons, Gary Cooper ou James Stewart et, de fait, il ne tire pas un seul coup de revolver. Autre surprise, sa partenaire: Lana Turner, elle aussi peu familière des décors du Far West (je crois bien qu'il s'agit de son unique western). Ceci dit, Franc-jeu n'est pas à dédaigner, pour... [Lire la suite]
11 avril 2015

La Proie, de Robert Siodmak (1948): au coeur de Little Italy

Victor Mature est, pour toujours, l'un de mes acteurs préférés. C'est simple, j'aime tout chez lui: sa carrure impressionnante et rassurante, son visage fort  et sensuel, sa prestance imposante et fine à la fois. Qu'il interprète un héros biblique, mythologique, égyptien ou un contemporain, policier, voyou, marin, il est toujours dans le ton juste. Et c'est en policier intègre exerçant au coeur de Little Italy, à New York, qu'on le retrouve dans la Proie. Un caïd bien connu des services de policie, Martin Rome (Richard... [Lire la suite]