Cliché du jour: Jane Wyman
Non, Donald Trump n'est pas le premier candidat à l'élection présidentielle américaine à avoir divorcé! Ronald Reagan, idole des Républicains, fut le premier époux d'une actrice de premier plan, Jane Wyman. Carrière sans faute, star distinguée et sensible, Miss Wyman eut une bien meilleure carrière que son éphémère mari (qui, lui, resta cantonné aux séries B).
Tantôt blonde, tantôt brune, Jane Wyman végète longtemps aux studios Warner avant de s’imposer dix ans plus tard. Grâce à Johnny Belinda, où elle a le rôle d’une sourde-muette victime d’un viol qui la rend mère (!), elle gagne sa réputation et un Academy Award. Son jeu nuancé et discret se retrouve dans la jeune fille perdue dans ses rêveries de la Ménagerie de verre, la nurse pathétique de la Femme au voile bleu, la fermière courageuse de Mon grand... Mais c’est Douglas Sirk qui donne à son personnage cent pour cent américain une dimension tragique supplémentaire. Sa prestation dans l’incroyable personnage d’aveugle du Secret magnifique donne la mesure exacte de ses remarquables capacités. Son plus beau rôle est aussi l’un des plus tendres, dans l’admirable Tout ce que le ciel permet, mon Sirk et mon mélodrame favoris : celui d’une jeune veuve face à l’égoïsme de ses enfants et de sa classe, et qui trouve le bonheur dans les bras d’un jardinier (Rock Hudson) de plusieurs années son cadet. Avec son étrange visage de pékinois qui exprime joliment la tristesse, elle n'a sans doute jamais correspondu aux canons hollywoodiens, mais son talent lui permit de se faire une place bien à elle au sein de la galaxie cinématographique.
Pour l'anecdote: elle fut mariée (deux fois) à Fred Karger, le professeur de chant dont Marilyn Monroe tomba follement amoureuse.