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Un certain cinéma
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13 mars 2016

Barbara La Marr, ou l'incarnation parfaite de la Moderne Babylone

Attention, femme vénéneuse. Barbara La Marr, c'est un condensé à elle seule de toutes les excentricités, toutes les folies, tous les comportements hors-normes et toutes les drogues de ce qu'on appelait la moderne Babylone, Hollywood, au temps du muet. Surnommée "la femme trop belle", elle laisse une empreinte durable sur cette époque (muette) du cinéma, celle de tous les excès. Et il n'est pas interdit de penser que, si elle eût vécue, elle fut devenue Norma Desmond.

la Femme trop belle

Née Reatha Watson, elle gagne le qualificatif de "trop belle" à 14 ans quand, fugueuse, elle devient pupille de l'État. Elle y échappe en épousant son premier mari, le premier d'une série de cinq, qui lui fit une immense faveur en mourant rapidement d'une pneumonie. La trop belle veuve se remarie vite à l'héritier des chaussures Converse, qui se retrouve bigame en l'épousant (c'est malin) et qui meurt aussi prématurément (en cellule). Le troisième, un musicien, est condamné pour fraude, puis elle prend le quatrième, l'acteur Ben Deeley - sans oublier les amants, qu'elle s'offre, dit-elle, "comme des roses", adopte le nom de La Marr et commence à écrire des scénarii. Sept seront portés à l'écran.

Elle était, bien sûr, "trop belle" pour rester derrière les caméras: Louis B. Mayer la caste comme "l'autre femme" face à Anita Stewart dans Harriet et Piper (1920). Barbara La Marr perce vraiment quand Douglas Fairbanks l'impose en diabolique Milady dans Les Trois mousquetaires: elle y vole la vedette au premier rôle féminin, Marguerite de La Motte, tant sa présence est fascinante. Devenue la plus célèbre femme fatale de la Metro, Miss La Marr était les années 1920 comme Theda Bara était la décennie précédente, mais contrairement à Theda, Barbara vit sa vie privée comme elle vit à l'écran: dans une démesure totale. Le producteur Paul Berne fait une tentative de suicide quand la star prend son cinquième mari, le jeune premier Jack Dougherty. Leur union fut composée d'alcool et de drogues diverses (principalement héroïne et cocaïne), et ce malgré la naissance d'un enfant, qui sera adopté par ZaSu Pitts.

La "femme trop belle" succombe finalement à une combinaison de tuberculose et de vie débridée qui détruisit sa santé, en 1926, à l'âge de 29 ans. Elle est morte, dira l'un de ses soupirants "de tout simplement trop de beauté". Plus de dix ans plus tard, à Londres, Louis B. Mayer auditionne une jeune actrice autrichienne qui rappelle son étoile du muet. Frappé par cette ressemblance, il rebaptise aussitôt Hedy Kiesler Hedy Lamarr... et une étoile renaît.

En bonus: la photo du casting des Trois mousquetaires (1921), vintage à souhait!

les Trois mousquetaires 1921

Premier rang: Charles Stevens (Planchet), Marguerite de La Motte (Constance Bonacieux), Douglas Fairbanks (d'Artagnan), Mary Pickford qui s'est incrustée, Sidney Franklin(M. Bonacieux)

Deuxième rang: Boyd Irwin (Rochefort), Nigel de Brulier (Richelieu), Mary MacLaren (Anne d'Autriche), Adolphe Menjou (Louis XIII), notre Barbara en Milady, Thomas Holding (Buckigham)

Troisième rang: Lon Poff (frère Joseph), Eugène Pallette (Aramis), George Siegmann (Porthos), Léon Bary (Athos), Willis Robards (Tréville).

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Commentaires
R
Mille mercis pour la découverte! Je ne la connaissais pas.<br /> <br /> Gros bisous à toi!<br /> <br /> https://lachambreroseetnoire.wordpress.com/2016/03/12/favoris-beaute-et-autres
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G
Voilà d'où vient le nom légendaire d'Hedy! Quel personnage, cette Barbara!
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