Suave leading man, Warren William était le fils d'un éditeur de journaux du Minnesota (et est né dans une ville au nom impossible, Aitkin). Le jeune Warren a ses propres plans de carrière: il ne veut pas suivre les traces de papa, mais s'inscrire à des cours de théâtre. Après avoir servi pendant la Première Guerre mondiale, Warren reste en France pour suivre une troupe en tournée. Il travaille sur Broadway dans les années 1920 et est également apparu dans le dernier serial de Pearl White, Plunder (1923). Sa carrière au cinéma commence avec le parlant, en 1931. Distribué dans des rôles de dirigeant, de patron ou d'avocat impitoyablement véreux, Warren William était étonnamment timide et réservé hors caméra; sa co-star Joan Blondell note qu'il "était un vieil homme, même quand il était un jeune homme." Avec la redécouverte des films pré-Code, on redécouvre enfin Warren dans ses rôles les plus divers, méchant, héros, anti-héros ou héros qui s'ignore. Pour moi, il reste le gangster supertitieux faisant le bonheur d'Annie la Pomme dans Grande dame pour un jour. À mon avis, Clark Gable a dû s'inspirer de Warren. Ils boxaient tous les deux dans la même catégorie: celle des voyous chics.