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Un certain cinéma
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7 octobre 2014

La Danseuse des Folies Ziegfeld, de Robert Z. Leonard (1941): démonstration par l'exemple de l'opulence de la MGM

Si un jour vous vous sentez triste, que les offres d'emploi sont aussi invisibles qu'un troupeau d'éléphants sur le Bassin d'Arcachon, que votre amoureux est aussi loin de vous qu'un Massaï, évadez-vous dans l'univers éclatant qu'est la Danseuse des Folies Ziegfeld. Pendant deux heures, vous serez transporté loin, très loin de cette maudite grisaille quotidienne, par la grâce de ce que la MGM savait faire de mieux: offrir du rêve. La première fois que j'entendis parler de cette Danseuse des Folies Ziegfeld, c'est par la grâce d'un article du sémillant Jacques Siclier, du Monde: il y parlait du film avec un tel talent que je mourrais immédiatemment d'envie de voir ce petit bijou. Hélas, la chaîne sur laquelle était diffusée cette merveille n'était pas en ma possession, et j'attendis... jusqu'à ce que je trouve le film sur support DVD chez Gibert Joseph (Gibert, champion des causes perdues). 

Trois stars estampillées MGM: Lana Turner, Hedy Lamarr, Judy Garland

La Danseuse des Folies Ziegfeld, c'est en fait l'histoire de trois danseuses: la blonde Sheila (Lana Turner), Susan (Judy Garland) l'enfant de la balle, et Sandra (Hedy Lamarr) la belle ténébreuse. Toutes sont recrutées par un talent scout pour intégrer la fameuse troupe des Ziegfeld Girls, danseuses qui firent les beaux jours de Broadway sous l'impulsion du très avisé Florenz Ziegfeld. Sheila, liftière dans un grand magasin et issue des classes populaires, Susan, jeune et connaissant déjà le métier, Sandra, épouse d'un violoniste venant auditionner sans succès, se retrouvent engagées : commencent pour elles un parcours, celui de la formation des danseuses de la troupe, et de la rivalité, inhérente, entre les anciennes et les nouvelles. L'histoire s'applique à suivre les parcours des trois "S", que rien ne prédisposaient à entrer de ce sérail, hormis leur beauté naturelle (notamment celle d'Hedy Lamarr, absolument époustouflante). Susan réussira son coup d'essai et fera carrière, Sandra, après une liaison avec le chanteur de la troupe, reviendra vers son mari et quittera la scène. La trajectoire la plus émouvante est celle de Sheila: propulsée star des danseuses, elle abandonne peu à peu son fiancé Gilbert (James Stewart) pour s'afficher avec des protecteurs la couvrant de bijoux et de fourrures. Malheureuse malgré tout ce qu'elle amasse, elle se met à boire, se fait virer et s'aperçoit que ce qu'elle croyait vouloir n'était qu'un feu de paille. Lana Turner, dont on crédite rarement le talent (et c'est un tort), est ici particulièrement émouvante, peut-être même plus que dans Mirage de la vie; son côté factice amène une vraie profondeur au personnage de Sheila, qui n'est attiré que par ce qui brille, avant de se rendre compte de son erreur.

exemple des costumes ahurissants d'Adrian

Outre une histoire qui tient la route et une réalisation tirée au cordeau - Robert Z. Leonard s'est fait une spécialité des drames mondains - la Danseuse des Folies Ziegfeld est l'occasion pour la MGM d'éblouir ses spectateurs de son savoir-faire inné en matière de comédie musicale. Les numéros de danses et de chants, réglés par le maître en la matière, Busby Berkeley, sont admirables de précision, de légèreté et d'opulence. Couplé avec les costumes étincelants d'Adrian, autre maître en son domaine, le résultat laisse simplement sans voix. Des décors grandioses, des costumes brillants de mille feux, des actrices au mieux de leur forme et un James Stewart parfait dans un rôle que l'on attendait pas, tout cela fait de la Danseuse des Folies Ziegfeld un film à chérir en cas de blues. Il fut aux années quarante ce que les Chercheuses d'or (autre fait de gloire de Berkeley) furent aux années trente: un remède imparable contre la morosité d'une époque. Enjoy!

affiche Danseuse des ZF

LA DANSEUSE DES FOLIES ZIEGFELD (ZIEGFELD GIRL)

MGM, 1941

Réalisation: Robert Z. Leonard, d'après une histoire de William Anthony McGuire 

Photographie: Ray June 

Distribution: James Stewart (Gilbert Young), Judy Garland (Susan Gallagher), Hedy Lamarr (Sandra Kolter), Lana Turner (Sheila Regan), Tony Martin (Franck Merton), Jackie Cooper (Jerry Regan), Ian Hunter (Geoffrey Collis), Charles Winninger (Pop Gallagher), Edward Everett Horton (Noble Sage), Philip Dorn (Franz Kolter) 

Premier visionnage: support DVD

Films de Robert Z. Leonard: la Courtisane, la Divorcée

Films avec Lana: les Ensorcelés, Franc jeu, Mirage de la vie

Films avec Hedy: Samson et Dalila

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Commentaires
R
Un drame efficace, une comédie musicale réussie. Un peu longuet quand même.
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