29 mai 2014

La Peau douce, de François Truffaut (1964): l'adultère dans la France du Général

La Peau douce est le film de François Truffaut que je préfère. Auparavant, ma préférence allait au Dernier métro, que j'avais vu et revu jusqu'à en savoir les dialogues par coeur. Quand j'ai découvert la Peau douce, qui fut réalisé près de vingt ans auparavant, je l'ai immédiatement apprécié. Là où le Dernier métro est un film très maîtrisé, très calibré pour le grand public et dont la trame est parfaitement identifiable - ce qui n'enlève rien à sa valeur, loin de là -, la Peau douce est remarquable de finesse et... [Lire la suite]

28 mai 2014

Cliché du jour: Deanna Durbin en escapade printanière

Aujourd'hui, joli cliché de la jeune star musicale des années 40, Deanna Durbin. Débutant au même moment que Judy Garland, elle fut recalée lors de son audition à la MGM, et offrit ses services à Universal. Elle y tourna une vingtaine de films musicaux, sans que son succès ne se démente, et rapporta une fortune au studio. Deanna Durbin était une enfant chérie des Américains, qui adoraient sa bonne humeur, sa gaieté communicative, ses nombreux films enjoués, éloignés de toute noiceur. Sa voix de soprano, précocement assurée,... [Lire la suite]
23 mai 2014

Les soeurs Talmadge: la sororie royale du cinéma muet

On parle beaucoup de "dynasties" d'acteurs, il y a aussi des "fratries" célèbres, ou plus exactement des sorories. Outre les Barrymore, les Gish et les de Havilland-Fontaine, il y eut aussi les trois soeurs Talmadge, qui régnèrent sur les écrans du muet lors des années 10 et 20. Des pionnières, donc. Elles étaient trois: Norma, la plus connue, Constance, et Natalie. Si les vedettes imposées au public par les producteurs étaient souvent des étoiles de la scène, les stars choisies par le public n'avaient souvent aucune expérience... [Lire la suite]
21 mai 2014

L'Éternel retour, de Jean Delannoy (1943): les dieux sont descendus de l'Olympe

Hier soir, séance ciné privée au cours de laquelle j'ai enfin vu un film que je gardais depuis... près de 15 ans dans ma vidéothèque à moi. N'ayant jamais trouvé le bon moment pour le voir, j'ai profité d'être seule avec ma mère pour lui proposer de le regarder. Banco! Nous ne fûmes pas déçues de ce retour dans le passé (hi hi). De l'Éternel retour, nous savions que cela s'inspirait de la légende de Tristan et Iseut, que Jean Marais y lance involontairement la mode des pull jacquard et que toutes les filles copièrent la... [Lire la suite]
19 mai 2014

L'Insoumise, d'Howard Hawks (1928): quand un prince arabe rencontre une coquette parisienne

Un joli petit film muet découvert... hier soir grâce au Cinéma de minuit. La plus jolie pépite exhumée du programme depuis de longs mois (les cycles italiens des années 60, ça ne m'emballe pas). C'est l'un des derniers films muets d'Howard Hawks, le futur réalisateur du Balafré, de l'Impossible M. Bébé, des hommes préfèrent les blondes, et de quantité de westerns bon cru rarement dépassés (sauf peut-être égalés par son copain Raoul Walsh). Pour l'histoire, bien qu'elle ne soit pas de lui, on se croirait dans un roman de... [Lire la suite]
15 mai 2014

West Side Story, de Robert Wise (1961): un quartier pauvre, deux bandes rivales, et un amour

West Side Story a une place particulière dans mon coeur: c'est la première comédie musicale américaine que j'aie vue (enregistrée sur Arte en... euh... 1998), et la seule que j'aime. Un détail loufoque: lors du premier visionnage, je ne m'aperçus pas que c'était Roméo et Juliette revisité, tant j'étais prise dans l'histoire. Il fallut l'intervention d'une camarade de classe de 3° pour que je fisse le lien entre William Shakespeare et les gangs du West Side. L'histoire, c'est donc New York et deux gangs qui ne peuvent pas... [Lire la suite]

12 mai 2014

La dream team féminine des années 10

Jolie guirlande de stars du muet! En ces années 10, où le cinéma était encore considéré comme un divertissement et une industrie populaires, une poignée de pionniers américains, hommes ou femmes, s'en emparèrent pour mieux y régner. Ici, outre Mildred Harris et Dorothy Gish, nous avons deux des plus grandes stars du muet: Mary Pickford et Lillian Gish. Faisons cela de gauche à droite! À l'extrême-gauche, Mildred Harris. Starlette des premières années du cinéma, elle surtout conquit un titre à la postérité comme première épouse... [Lire la suite]
10 mai 2014

Les Reines du music hall, de Phil Karlson (1949): la MM que j'aime

Les Reines du music hall était un film destiné à tomber dans l'oubli. Produit rapidement, il est d'une durée d'une heure à peine, possède des décors minimalistes et des vedettes mineures. Cependant, l'une de ces vedettes devint la plus grande star que le cinéma ait jamais enfanté, ce qui assura son passage à la postérité (sur lequel personne n'aurait misé un nickel). Vous avez deviné, c'est Marilyn Monroe! Les Reines du music hall est son troisième film, et le premier où elle tient le haut de l'affiche; une affiche de série... [Lire la suite]
08 mai 2014

Prisonnier du passé, de Mervyn Le Roy (1942): un homme, une femme, deux mémoires

Pendant que j'écris ce billet, nous sommes le 8 mai 2014. Nous avons célébré l'armistice de la Seconde Guerre mondiale, tout en rappelant que l'année 2014 marque également le centenaire de la Première. Je souhaitai parler d'un film évoquant ou se passant pendant les années 40. Aucun ne m'est venu spécialement en tête, en revanche, j'ai tout de suite pensé à Prisonnier du passé; le film se passe après la guerre de 14, et sortit au cinéma... en 1942. L'occasion est donc trop belle pour ne pas parler de ce beau mélodrame. ... [Lire la suite]
06 mai 2014

Producteur offre rôle à tsar déchu: Lewis J. Selznick et Nicolas II

Parfois, en lisant les petites anecdotes des débuts du cinéma, on remarque que la petite histoire rattrape la grande par des moyens bien singuliers. Je dirais même plus, saugrenus. Prenez un producteur américain influent, Lewis J. Selznick, né à Kiev dans une pauvre famille juive, et prenez un tsar autocrate de toutes les Russies, Nicolas II. Ajoutez comme piment une révolution, celle d'octobre 1917, remuez et vous obtenez ce télégramme surprenant que le père de David (le futur producteur d'Autant en emporte le vent) envoyant au tsar... [Lire la suite]